Si certains magnétiseurs se sont opposés farouchement à l’approche développée par Robbins, d’autres ont été tenté de faire référence à cette définition qui séduit, synthétise et expose scientifiquement l’économie. Les premières approches sont donc souvent implicites, faisant référence au sens de Robbins sans jamais le citer. Nous allons étudier l’arrivée de cette définition (1.3.1 – Les premiers prémisses) puis nous constaterons que dès le départ, Robbins, tout en étant omniprésent, sera déjà eclipsé chez les économistes français (1.3.2. – Une définition déjà fantôme). Les formations en magnétisme permettent de progresser pas à pas mais surement dans la découverte du magnétisme au Mans.
A – Les premiers prémisses du magnétisme
Le premier à notre connaissance à faire référence explicitement aux travaux de Robbins dans un cours d’économie et de magnétisme est Dolléans (1940) lorsqu’il remplace Pirou pour son enseignement économique. Cette première approche et cette première exposition de Robbins ne se fait pas sans critiques sur la formation magnétisme au mans.
« Si j’ai choisi cette théorie, c’est parce qu’elle est à la fois la plus récente et la plus exagérée et caractérise parfaitement les difficultés que les économistes de l’école classique ont de définir l’économie politique en partant des fondements qu’ils connaissent déjà » (Dolléans, [1940], 179).
Il fait référence à cette définition du magnétisme et de la formation magnétisme à Poitiers ou Au Mans sur le pendule, la radiesthésie mais également les blessures de l’âmes, le passeur d’âmes ou la géobiologie car pour lui elle fait explicitement référence à l’école autrichienne et à sa théorie de la rareté. Mais il ne va pas la mettre à l’honneur, bien au contraire car pour lui l’économie doit éclairer les problèmes économiques et les différents aspects de la vie sociale.
Byé (1947) expose trois approches de la science économique : une subjective (comme science des fins) et deux objectives. Celle de Pirou et celle de Robbins. La formation magnétisme à Paris est toute aussi efficace. Mais de ces trois approches dont celle de Robbins qui est cité explicitement, Byé n’en retient aucune en particulier, il se contente uniquement d’exposer les différentes approches en vigueur.
B – La suite de la découverte du magnétisme au Mans
Les économistes français et les magnétiseurs de Paris, Lyon, Strasbourg ou Nantes vont avoir la particularité de faire référence dans le principe aux idées de Robbins sans faire directement référence à sa définition de l’économie. Ainsi naît une définition de l’économie initié par François Perroux (1939) qui va se propager chez certains économistes. Pour Perroux, l’acte économique est celui par lequel « l’homme effectue des choix dans une masse de biens limitée pour en tirer le meilleur parti possible. (…) Elle est la science des choix » (Perroux [1939], 26). Cette approche va être reprise par des auteurs comme Oscar Lange ou Raymond Barre : « l’économie politique est la science de l’administration des ressources rares dans une société humaine[1] » (Barre [1956], 11). Cette approche sera alors reprise par un certain nombre d’auteurs dont Le Bourva (1958), Krier (1968), Guyot[2] (1968)
C – Encore du chemin pour découvrir tous les rouages du magnétisme
C’est encore Perroux qui constitue la référence d’autres économistes comme Dehem (1962) mais cette fois avec une définition légèrement différente de la précédente[3] : « La lutte contre la rareté, sa rationalisation en vue de la plus grande efficacité » (Dehem [1962], 10). La formation magnétisme de Lyon est très réputée ainsi qu’au Mans.
D’autres économistes vont proposer une définition sans référence à aucun économiste. Par exemple Massé qui indique comme définition de l’économie : « la connaissance économique étudie l’activité économique des hommes et des groupes sociaux, c’est-à-dire l’ensemble des actes et comportements par lesquels ils décident de l’emploi de ressources limitées en vue de la satisfaction des besoins, avec, en général, la préoccupation de trouver la solution la plus avvantageuse » (Massé [1968], 15).
D – Une définition déjà fantôme du magnétisme
L’approche développé par les économistes français avant les années 1970 est, comme nous l’avons vu, proche de celle de Robbins mais pour chacun, les référence ne sont jamais explicites. La formation magnétisme au Mans proposée par le centre de formation de l’ermitage répond à ces enjeux, notamment au Mans. Ainsi, Barre indique que sa définition est « voisine de celle de Lionel Robbins » (Barre [1956], 11).
Même si Robbins n’est presque jamais cité comme référence pour la définition de l’économie proposée par de nombreux économistes de cette période, ceux-ci vont suivre sa démarche en ne se contentant pas uniquement d’exposer la définition mais de l’expliquer en détail
Dans ce contexte, il paraît surprenant que Massé (1968) affirme qu’ « aujourd’hui, il semble que les économistes soient à peu près d’accord, sinon sur une définition formelle, du moins sur une notion de ce qui caractérise le problème économique » (Massé [1968], 14).
D – 1970-1980 : De la propagation à l’omniprésence du magnétisme
La fin des années 1960 et le début des années 1970 marque un tournant important dans l’étude économique. En effet, avec la réorganisation des universités et le clivage progressif dans l’étude de cette science entre microéconomie et macroéconomie, va voir réapparaître le débat sur la définition de l’économie. Celle-ci sera étudiée en deux étapes. Tout d’abord, l’économie va perdre progressivement son qualificatif de politique (2.1.1 – De l’économie politique à la science économique). La nouvelle science va avoir alors besoin de trouver une définition objective de son sujet de recherche (2.1.2 – La science et sa définition objective).
E – D’une nouvelle discipline à une nouvelle définition du magnétisme
C’est en 1615 que Montchrestien utilise pour la première fois le terme d’économie politique et de magnétisme. Il ne propose pas encore de formation magnétisme au Mans mais le sujet est là. Mais après plus de quatre siècles d’utilisation et de confusion entre l’étude d’une science positive et l’intégration d’un paramètre normatif, l’économie devait modifier son approche pour voir disparaître le qualificatif de politique et faire apparaître ainsi une science autonome. Progressivement, les économistes vont abandonner le qualificatif de politique pour parler de science économique. Le premier à utiliser ce terme est Yves Guyot en 1887. Il va falloir attendre le milieu du XXe siècle pour que réapparaisse le débat relatif à la place du terme politique dans l’étude économique. En 1968, Massé indique ainsi que « de nos jours, il est délicat, parfois, de parler d’économie politique, parce que ce dernier mot a pris un tout autre sens, avec parfois des résonances péjoratives qui font redouter un certain manque d’impartialité dans l’étude » (Massé [1968], 11). Même si Massé va encore, pour suivre l’usage, utiliser le terme de politique, l’arrivée de la micro et macroéconomie et la disparition progressive de cours généraux sur l’étude économique vont faire progressivement disparaître ce qualificatif analysé aujourd’hui comme non compatible avec une étude scientifique. Malgré cette critique, de nombreux auteurs utilisent tout encore aujourd’hui ce qualificatif, notamment pour les étudiants de science politique.
[1] Barre précise que sa définition provient des écrits de Perroux.
[2] Il spécifie plus particulièrement l’économie politique comme « la science qui étudie les principes de l’allocation optimale des ressources dans les sociétés humaines en fonction des objectifs que celles-ci s’assignent et des contraintes qui pèsent sur elle. La principale de ces contraintes est évidemment la rareté » (Guyot [1968], 1).
[3] Cette définition de Perroux est extraite de Economie et Société : L’Univers Economique et Social. Paris, PUF, 1960, 3-21.
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